Géographie
Le village s'accroche aux pentes de la brusque dépression d'un grand plateau calcaire.
Histoire
Le Monastère de Morienval était autrefois un des plus puissants du Valois, il possédait plusieurs moulins, des bois et avait des droits en forêt de Compiègne. L'établissement avait à sa tête une abbesse nommée par le roi : c'était un monastère royal.
Au IXe siècle, on frappe de la monnaie au nom du village. Ce qui laisse penser qu'il y avait un marché.
Le nom de Morienval pourrait provenir de Morini Vallis. Morini est le nom d'une peuplade celte du Nord-Ouest de la Gaule que César évoquait souvent. En 1858, à Longueil-Sainte-Marie (60), un trésor de 33 statères de type « Morini » était mis au jour. En 1944, 15 autres pièces identiques étaient retrouvées à Largny-sur-Automne (02). Or Longueil, Morienval et Largny se trouvent sur une ligne droite qui s'incline d'Ouest en Est. Les Morini sont passés par le Valois et la vallée de l'Automne, au cours de leur retraite vers le Nord de la Gaule, après leur défaite devant les troupes romaines. S'ils ont semé des statères dans leur hâte, ce nom pourrait évoquer le lieu où quelques Morinis se seraient établis, mais pourquoi pas le lieu où une grande partie d'entre eux auraient été décimés.
L’abbaye Notre-Dame de Morienval est une ancienne abbaye bénédictine de femmes, établie en France au IXe siècle dans un vallon proche de Crépy-en-Valois dans l’Oise.
La tradition fait remonter la fondation de l’abbaye royale de Notre-Dame de Morienval au roi Dagobert au VIIe siècle. À l’origine, le monastère était mixte. Il fut pourvu richement par Charles le Chauve au IXe siècle, et détruit par les normands en 885. Son histoire demeure cependant obscure jusqu’en 1122, lorsqu’il reçoit les reliques de saint Annobert et connait dès lors l’affluence et l’enrichissement des centres de pèlerinage.
Cette abbaye bénédictine ne dépendait que de Rome, mais les moniales, d’origine noble ne respectaient ni le vœu de pauvreté, ni la clôture. Depuis le XVIIe siècle, la nomination de l’abbesse relevait du roi. Au XVIIe siècle, l’abbaye comptait quarante-cinq moniales et quatre sœurs converses au moment où l’abbesse Anne II de Foucault fit procéder à de nombreux remaniements.
Finalement, le roi Louis XV, par un décret daté du 16 octobre 1743, ferma l’abbaye et ordonna la dispersion des religieuses. Les moniales furet dispersées le 1er juillet 1745 à l’abbaye du Parc-aux-Dames, à l’abbaye de Royal-Lieu et à Saint-Rémy de Villers-Cotterêts. L’église devint l’église paroissiale de Morienval en 1750 et traversa sans dommage le tumulte révolutionnaire grâce au curé Capeaumont, natif de Compiègne, maître des arts de l’université de Paris, qui, nommé curé de Morienval en 1764, prêta serment sur la constitution et fut maire de 1790 à 1792.
Architecture
À partir du XIe siècle commence la construction de l’église romane et du monastère. Un clocher porche, une nef à deux bas-côtés, un transept, enfin le chœur en hémicycle flanqué de deux clochers rendent cette abbatiale majestueuse dans son vallon. Elle est une des rares églises à avoir le chœur en contre-bas par rapport au clocher porche. Le déambulatoire, très étroit, ne se prète pas à la procession car sa construction est antérieure à la translation des reliques de saint Annobert ; il constitue la partie la plus fameuse de la construction. Ses arcs, montés vers 1125, comptent parmi les plus anciens de France. Les ogives ont été ici, pour la première fois, employées pour couvrir la partie tournante d’un édifice.
La renommée de Morienval est aussi assurée par la belle sculpture des chapiteaux de la nef et du chœur, contemporains de leur construction. Dans un style archaïque, emprunt d'influences celtes et mérovingiennes, motifs géométriques et végétaux offrent un décor tout à fait unique, dont on ne connait pas d’autres exemples.
L’église est répertoriée dans la première liste des monuments historiques français en 1840